S'agiter pour ne pas ressentir ou bouger pour s'enraciner ?
La limite est fine entre les deux ! Ce qui les différencie est l'intention de départ.
S'agiter peut être selon les personnes, une fuite du ressenti dans le moment présent. Ça peut donner une sorte d'hyperactivité (sans forcément être hyper-actif/ve) avec pour seul but de relâcher le stress suscité par un danger (imaginaire ou réel), et d'ailleurs souvent dans cette situation on se cogne dans tous les sens (par exemple en faisant le ménage).
On devient "performant" selon les codes de la société, certes.... mais à quel prix !
En fait, on est juste shooté.e à l'adrénaline qui est censée nous aider à faire face à un danger imaginaire ou réel (plus souvent imaginaire car le rapport à la survie a évolué dans notre société, là où notre gouvernance reptilienne ne peut ni apprendre, ni évoluer). L'adrénaline coupe l'accès aux émotions car gère la survie (et oui on n'a pas le temps de pleurer ou de rire face à un ours qui coure vers nous...). D'ailleurs cet état peut aussi être confondu avec la joie alors que c'est juste du stress de fuite en général.
Comme cet état de performance nous donne l'illusion de contrôler notre vie et que ça nous rassure, on l'alimente en prenant de plus en plus de risques sans prendre en compte notre besoin de sécurité émotionnelle, physique et psychique.
C'est ce fameux "dépassement de soi" qui est très mal compris et appliqué dans le développement personnel "mainstream".
Bouger pour se recentrer et s'enraciner dans le présent est plus ou moins lent (là encore selon les personnes) car il se connecte à la notion de plaisir et répond au système émotionnel qui est LE vecteur de la réalité et des interactions avec ce réel.
Il nous oblige à voir qu'on est des êtres sensibles et changeants, que notre énergie fluctue ainsi que nos émotions. Que non, ce n'est pas parce qu'on s'est réveillé joyeux qu'on se couchera dans le même état, que non ce n'est pas parce qu'on est en colère contre une personne qu'on ne l'apprécie plus, que oui on peut être heureux dans sa vie et triste pendant 1 heure ou 2.
C'est là qu'entre en jeu notre aspect réceptif car c'est lui qui nous indique ce qui se passe en nous, c'est une forme d'écoute active mais tournée à l'intérieur sans se couper de l'extérieur.
Il passe forcément par ces étapes c'est pour ça que ça peut être considéré comme lent (surtout quand on débute) par rapport à la réponse reptilienne qui est quasi instantanée.
S'arrêter physiquement quelques instants pour se mettre en réception et accueillir nos mouvements intérieurs émotionnels et l'inconfort que ça peut générer est la 1ère étape.
Laisser le système émotionnel vivre et la clarté apparaître sur ce qu'il a à nous dire la seconde.
Laisser jaillir le mouvement juste pour soi et valable uniquement à l'instant T, la 3e.
Il y a encore beaucoup de blocages sur cette alchimie interne qui demande un effort de ralentissement et d'autonomie dans l'écoute de soi... car elle ne répond à aucune stratégie et peut être très déstabilisante par son fonctionnement unique.
Si vous souhaitez être accompagné.e sur la mise en place de ce processus n'hésitez pas à me contacter :-)
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